dimanche 12 juin 2011

sir yes sir

En Suisse, le système d'assurance maladie relève du privé. Il y aurait plus de mille compagnies offrant une panoplie de prestations. Bien sûr, plus on paye cher plus on a d'avantages. Par exemple, pour un joli supplément par mois, on peut prendre une complémentaire «privé». Avec ça, les gens ont le choix de l'hôpital et du médecin pis sont hospitalisés dans une chambre seule. En plus, une fois hospitalisé, ils ont un napperon dans leur plateau pour chaque repas et le journal gratuit avec des croissants au lieu des tranches de pain pour le petit déjeuner!

Dernièrement, on a eu un patient «privé» issu d'une famille riche. La personne est arrivée pour une opération avec trois accompagnants et avait choisi le professeur (médecin patron) comme opérateur. Comme c'était payé de la poche du patient, les trois accompagnants ont eu le privilège de dormir dans les lits du département, bloquant la possibilité aux gens réellement malades de les occuper. Ça nous a toutes posé un problème éthique. Trois personnes en parfaite santé prenaient les places de ceux qui en aurait eu besoin mais parce qu'ils ont de l'argent ils ont la permission d'être là. La Suisse est un pays de riches pis c'est fou comment les gens sont respectés à cause de ça.

Aussi, c'est l'opérateur (souvent le patron ou un de ses chefs spécialisé dans la pathologie) qui va personnellement voir le patient privé chaque matin. Vu que c'est lui qu'ils voient, c'est à lui que les patients font toutes leurs demandes ce qu'il s'empresse de venir exiger que les infirmières exécutent dans la seconde, souvent avec des privilèges qu'on ne donnerait pas aux patients ordinaires. Pour l'égalité dans les soins on repassera!

En plus du fait d'avoir de l'argent, la hiérarchie est une autre chose très respectée ici. On ne refuse rien à un médecin, on ne répond pas si il nous engueule et on le reprend surtout pas si il se trompe! Des fois on dirait que le rôle de l'infirmière est encore perçu comme dans le temps des religieuses. Faut être disponible pour les moindres demandes des patients et faire tout ce que le médecin ordonne. T'es vite remise à ta place si tu suggères un traitement auquel le médecin a pas pensé. Aussi, pour faire la conversation parfois on a l'habitude de demander la profession qu'exerce nos patients. Selon la réponse, souvent, l'attitude de l'infirmière change quand elle va vers lui pour les soins. Ça me dépasse.

mercredi 1 juin 2011

Déjà vu

Ajourd’hui jour de pluie. J’ai entrepris de faire un grand ménage de mon étagère-débarras, tsé celle où on met tous les papiers et bebelles qu’on sait pas où ranger d’autre. J’y ai trouvé un paquet de souvenirs de voyage, dépliants touristiques et mon agenda 2010. Ça méritait une pause.

Assise par terre, au milieu de mon fouilli, je me suis mise à le feuilleter. J’avais choisi un agenda où chaque jour avait sa propre page de 1 parce que j’ai pas une bonne mémoire et de 2 afin qu’il me serve de carnet de voyage. Mission qu’il a parfaitement remplie. J’y ai écrit à peu près tout ce que j’ai fait, jour par jour. C'est presque un journal intime de mon année avec plein d’anecdotes et de gribouillages.

Ya encore beaucoup d'endroits que je voudrais voir et de choses que je voudrais faire en Suisse... Prendre mes repères a été long faque j'ai l'impression de pas avoir profité autant que j'aurais pu. C'est une des raisons pour lesquelles j'ai décidé de reporter la date de mon retour. Hey oui, encore une fois. J'y pense depuis quelques mois et on m'a fait remarqué que je ne l'avais pas encore écrit ici. C'est maintenant chose faite. Je pense rentrer définitivement au pays au printemps prochain mais je ne devrais plus donner de date parce qu'on va me traiter de girouette! à suivre...