Dernièrement, on a eu un patient «privé» issu d'une famille riche. La personne est arrivée pour une opération avec trois accompagnants et avait choisi le professeur (médecin patron) comme opérateur. Comme c'était payé de la poche du patient, les trois accompagnants ont eu le privilège de dormir dans les lits du département, bloquant la possibilité aux gens réellement malades de les occuper. Ça nous a toutes posé un problème éthique. Trois personnes en parfaite santé prenaient les places de ceux qui en aurait eu besoin mais parce qu'ils ont de l'argent ils ont la permission d'être là. La Suisse est un pays de riches pis c'est fou comment les gens sont respectés à cause de ça.
En plus du fait d'avoir de l'argent, la hiérarchie est une autre chose très respectée ici. On ne refuse rien à un médecin, on ne répond pas si il nous engueule et on le reprend surtout pas si il se trompe! Des fois on dirait que le rôle de l'infirmière est encore perçu comme dans le temps des religieuses. Faut être disponible pour les moindres demandes des patients et faire tout ce que le médecin ordonne. T'es vite remise à ta place si tu suggères un traitement auquel le médecin a pas pensé. Aussi, pour faire la conversation parfois on a l'habitude de demander la profession qu'exerce nos patients. Selon la réponse, souvent, l'attitude de l'infirmière change quand elle va vers lui pour les soins. Ça me dépasse.